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Péage de Bayangam, Route N4 Bafoussam - Yaoundé |
L’hebdomadaire
camerounais Repères vient de révéler qu’un réseau de fraudeurs a
réussi, au cours de l’année 2012, à détourner près de 600 millions de
francs Cfa au Programme de sécurisation des recettes routières (PSRR).
Selon le journal, qui cite un rapport du Contrôle supérieur de l’Etat
(Consupe) en attente de publication, ces détournements ont été perpétrés
au moyen de la vente de tickets parallèles, mais surtout de la
fabrication de fausses quittances de versement des recettes au Trésor
public.
Le
présumé cerveau de ce réseau, Guillaume Mankollo Ekomba, réputé proche
de l’ancien Coordonnateur du PSRR, Serge Anaba Akoa, est en fuite depuis
2012, ayant senti le roussi à la suite d’une convocation à lui adressée
par les inspecteurs du Contrôle supérieur de l’Etat. L’intéressé, après
avoir pris la poudre d’escampette, apprend-on, a d’ailleurs écopé d’une
condamnation par contumace, dans une affaire de détournements de
deniers publics au poste de pesage de Bekoko, à l’entrée de la ville de
Douala.
En
effet, apprend-on, en 2012, la direction générale des Impôts, sur la
base des quittances de versements des chefs des postes de péage du pays,
déclare avoir collecté des recettes d’un montant total de 5,218
milliards de francs Cfa. Mais, l’Agence centrale comptable du Trésor
(ACCT), qui consolide les montants des recettes effectivement versées
dans les caisses, déclare quant à elle un montant de 4,696
milliards de francs Cfa seulement. Calculs faits, il ressort un gap
d’environ 600 millions de francs Cfa entre les montants communiqués par
les deux administrations.
C’est
sur ces entrefaites que le pot aux roses est découvert : de nombreuses
quittances de versements prises en compte par la direction générale des
Impôts sont fausses. Elles visaient simplement, conclut le Contrôle
supérieur de l’Etat, à masquer des détournements perpétrés par un réseau
d’agents et de responsables du PSRR. Ce manège ne date certainement pas
de 2012, et a probablement fait perdre à l’Etat bien plus que le
demi-milliard de francs Cfa révélé par l’hebdomadaire Repères.